L’histoire de mon intérêt pour les arts et pour l’histoire de l'art a démarré très tôt. J’ai développé de façon constante une œuvre protéiforme dans le champ des arts visuels, toujours vibrante et dans une cohérence évidente. Pour des raisons liées à ma biographie, je reste attaché à des éléments qui peuvent être lus comme mineurs, des images populaires accessibles, des images de propagandes, beaucoup de gravure et d’édition. J’ai cultivé un attrait pour des terrains souvent laissés pour compte; arts mineurs et pratiques traditionnelles telles que l'héraldique, les blasons où l'usage de la couleur et pour un travail très direct semblant apparemment simple d’accès, évident.

Durant les années 90, j'ai progressivement glissé vers des pratiques collaboratives où je suis entré dans une logique de partage, de délégation et de collaboration. J’ai aimé, j'ai voulu, travailler et réaliser avec d'autres des œuvres, des expositions, des diffusions … comme l'expérience des femmes artistes pariétales en Afrique du Sud, des femmes victimes de guerre en Serbie et Monténégro, des historiens au Château de Oiron et plus récemment un travail en duo avec l’artiste Raphaël Barontini pour une exposition de drapeau réalisé à quatre mains pour Le Cyclop à Milly la Forêt « La figure sans visage » en 2016.

Je suis depuis si longtemps dans une pratique horizontale créant des arborescences à ramification sans fin, que mes comportements d'atelier sont ceux d'un chercheur jamais rassasié de ses découvertes.

J’ai réuni autour de pratiques d’atelier, à la manière d’un studio de peinture, de nombreux voyages qui nourrissent et alimentent mes savoirs et mes connaissances, accompagnés de la réalisation d'une bibliothèque et de banques d'images.

Je suis devenu un aguerri des vécus vernaculaires et toujours à la recherche de formes authentiques aujourd'hui menacées. Cette simultanéité trans-motif / trans-forme vient nourrir des réflexions critiques à propos des pouvoirs et dominations verticales.

Mes pratiques collaboratives toujours adossées à la recherche sont investies d'une mission de pacification, de résilience, dont les objectifs s'organisent autour d'un droit à la paix, de l'usage d'une mélancolie positive et nourricière d'images pacifiées.